Simone FLOURY
Après le décès de mon époux, j’ai bien cru que je perdais la raison. J’avais tellement subi depuis la naissance. Mais, l’humain a des capacités insoupçonnées pour renaître à la vie. Et je m’en suis sortie.Seule, toujours seule, j’ai émergé de cette pourriture de vie, que m’a donnée le destin.Après mon errance qui a durée 10 ans, en Martinique, je n’avais plus rien à faire sur cette terre. Mais, j’ai remonté la pente. Et, actuellement, cette vie, je l’aime. Je pense bien rester sur terre jusqu’à mes 100 ans.
Je retourne en Martinique toute les années. Mais, je n’y reste que 2 ou 3 mois. Cette île m’a accueillie avec gentillesse, amour, abnégation.
Si je me suis redressée, c’est grâce à la Martinique. Là-bas, j’ai appris à revivre.
Je veux dire que je dois ma résurrection au Père Marcel.
Très jeune curé, il a l’âge de mon fils Yves-Serge. Mais il n’a pas le même caractère.
Il est mon fils de l’île aux fleurs. Comment se fait-il que Dieu ne m’ait pas donné un fils comme lui ?
Au seuil de ma vieillesse, je suis seule avec ma petite chatte Mamoune, petite chatte qui était à la rue. Personne ne voulait d’elle, comme moi. Je l’ai adoptée et nous vivons heureuses toutes deux.
Oui, maintenant je vais très bien et personne ne pourrait reconnaître la femme que j’étais à la mort de mon époux en cette femme que je suis devenue aujourd’hui.
Je pense qu’il faut avoir beaucoup souffert pour retrouver ce goût de vivre qui est mien aujourd’hui.
Notre plus grande victoire n’est pas de ne jamais tomber mais c’est de se relever après chaque chute. Mon époux doit être très fier de moi. Il voulait que je continue ma vie sans lui, j’y suis parvenue.
C’est grâce à toi mon Yves et aux personnes très gentilles que j’ai rencontrées sur mon chemin de souffrance.
Aujourd’hui la vie est belle, très belle et je l’aime.
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